Un délice, un régal.💞
J’ai dégusté chaque mot. Je crois que la plume de cette auteure me parle particulièrement! Une très belle découverte. Des phrases courtes, très courtes parfois! Des mots isolés, percutants. Des idées lancées les unes après les autres comme si nous étions dans les pensées du personnage.
J’ai trouvé la manière d’orchestrer les paragraphes et les chapitres très moderne, alors que la couverture et la mise en page me paraissent d’un autre temps.
Le récit est touchant, émouvant et drôle autour d’un joli trio: Michka, une grand-mère en institution, Jérôme, son orthophoniste, Marie, une jeune femme proche.
Michka présente des troubles du langage, ce qui rend les répliques de cette mamie souvent décalées et tordantes. L’auteure nous plonge dans les souffrances de cette femme tout en nous dévoilant une personnalité qui devait être joyeuse et dynamique dans ses plus jeunes années.
Les différentes réflexions de Jérôme, pleines de bon sens et d’émotions, sur son métier et sur la vieillesse m’ont particulièrement touchée. En voici un extrait:
« Je suis orthophoniste. Je travaille avec les mots et avec le silence. Les non-dits. Je travaille avec la honte, le secret, les regrets. Je travaille avec l’absence, les souvenirs disparus, et ceux qui ressurgissent, au détour d’un prénom, d’une image, d’un mot. Je travaille avec les douleurs d’hier et celles d’aujourd’hui. Les confidences. Et la peur de mourir. Cela fait partie de mon métier. Mais ce qui continue de m’étonner, ce qui me sidère même, ce qui encore aujourd’hui, après plus de dix ans de pratique, me coupe parfois littéralement le souffle, c’est la pérennité des douleurs d’enfance. Une empreinte ardente, incandescente, malgré les années. Qui ne s’efface pas. »